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Libération

Syndiquez-vous, qu’ils disaient

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publié le 28 octobre 2013 à 21h16

Ils remettent le couvert. Après avoir publié l'Argent noir des syndicats en 2008 (Fayard), le syndicaliste Jean-Luc Touly et le philosophe Roger Lenglet sortent Syndicats, corruption, dérives, trahisons (First). Partant du constat que les cotisations ne représenteraient plus qu'une minorité du budget des syndicats, ils proclament que «leur financement a atteint un degré de perversion inavouable». Contraints de vivre sur la bête des organismes paritaires, ou au crochet des employeurs, ils en auraient perdu leur raison d'être : la défense des salariés. «Une profusion de circuits de financements alimentés par les directions d'entreprise, des collusions endémiques avec les organisations patronales, une multiplication des pratiques de détournement. Il est grand temps de mettre fin à un système qui transforme les organisations syndicales en pachydermes sous perfusion.»

Le livre revient sur des scandales connus (l'affaire UIMM, le pactole des comités d'entreprise) et sur la chasse aux dissidents prenant leur mandat syndical trop à cœur. Il détaille aussi leur «mollesse insondable» en matière de santé au travail, «laissant les employeurs jouer avec la vie de leur personnel comme s'il ne s'agissait que d'éléments comptables». Quitte à laisser le champ libre aux associations de victimes, alors que la branche de la Sécu dédiée aux accidents du travail et maladies professionnelles, qu'ils cogèrent avec le patronat, affiche un excéden