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Libération
Décryptage

La suspension va coûter cher à l’Etat

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Entre l’absence de rentrées et les factures du consortium Ecomouv chargé de prélever l’écotaxe, l’addition risque d’être douloureuse.
publié le 29 octobre 2013 à 21h36
(mis à jour le 30 octobre 2013 à 9h16)

Suspension et non suppression : le mot a été martelé. Car le gouvernement l’affirme : il n’a pas l’intention de tuer l’écotaxe poids lourds, ce péage vertueux issu du Grenelle de l’environnement et destiné à décourager l’emprunt des routes au profit du rail ou des voies navigables. Il ne s’agit donc que de décaler sa mise en œuvre dans le temps… Un scénario peu crédible, aucune nouvelle date n’ayant en effet été communiquée. Sans parler des dommages collatéraux, politiques et financiers, pour une taxe qui devait rapporter 0,9 milliard d’euros net en 2014, dont plus de la moitié devait revenir au chemin de fer.

Eloignement. Plusieurs pistes, plus ou moins praticables, sont néanmoins explorées pour amender le dispositif. Comme exonérer les transports agricoles sur les petites distances (moins de 100 kilomètres), ou augmenter encore la décote déjà substantielle - 50% -, à laquelle a droit la Bretagne au titre de son éloignement. L'inventivité a toutefois une limite : toute modulation de la taxe en faveur des Bretons doit être justifiée. Sinon, il faut étendre à la France entière les privilèges accordés. D'où ce second écueil : le risque de dégonfler considérablement le rendement de l'écotaxe.

Le report, lui aussi, implique un vrai manque à gagner. Trois mois de décalage et c’est un quart de milliard qui s’évapore - très exactement 225 millions d’euros. Somme à laquelle s’ajoute une facture douloureuse, celle due à l’entreprise Ecomouv, le con