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Libération

«Les producteurs travaillent plus pour gagner autant»

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Pour Vincent Chatellier, de l’Inra, il faut améliorer les structures existantes :
publié le 30 octobre 2013 à 20h56

Un projet inédit à l’échelle de l’industrie laitière française. Censée accueillir 1 000 vaches, la ferme géante en cours de construction à côté d’Abbeville (Somme) tranche avec la plupart des 72 000 exploitations du pays. Celles-ci comptent en moyenne 50 vaches, pour une production annuelle de 330 000 litres. La ferme des 1 000 vaches, elle, table sur une production d’au moins 8 millions de litres par an. Mais, selon Vincent Chatellier, économiste à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), ce projet n’est pas forcément le modèle à suivre.

Comment expliquer les débats très vifs autour de cette ferme géante ?

Il est normal que ce projet - exceptionnel dans l’univers laitier français - catalyse autant de réactions. Cette ferme de 1 000 vaches peut être angoissante et rassurante. Angoissante, car elle témoigne de l’arrivée d’industriels dans le monde agricole, ce qui pourrait disqualifier les autres formes d’agriculture, plus familiales. Rassurante, car elle montre que des gens peuvent investir de l’argent dans ce secteur et le faire évoluer.

Les opposants estiment que le projet risque de détruire des emplois…

On ne peut pas le nier. Ramery, l’exploitant, ne prévoit qu’une quinzaine d’emplois pour une production de 8 millions de litres. Cette organisation est très efficace, car elle permet une production avoisinant les 500 000 litres par emploi. En France, la moyenne est de 220 000 litres.

Est-ce le nouveau modèle dont la Franc