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Libération

La fierté basque hors d’état de luire

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Le fabricant n’a pas résisté à la concurrence et à des d’investissements peu judicieux.
publié le 31 octobre 2013 à 21h56

Sous assistance respiratoire, Fagor, l'un des fleurons de l'industrie basque et le cinquième fabriquant européen d'électroménager, est promis à une mort certaine. Soit la mise à la rue de la plupart de ses 5 642 employés en Espagne, en France et en Pologne - même si la direction affirme que des centaines de salariés seront «replacés» ou mis en préretraite.

Hier, l’autorité boursière espagnole, la CNMV, a suspendu la cotation du titre sur le marché obligataire. Quant à la filiale polonaise du groupe, Fagor Mastercook, elle a déposé son bilan. La maison mère, située dans la bourgade basque de Mondragon (près de Saint-Sébastien), bénéficie encore d’un certain délai - environ quatre mois - avant un éventuel redressement judiciaire, le temps de «négocier» avec ses créanciers, et d’obtenir une restructuration de son énorme dette de 800 millions d’euros.

Mais personne ne croit plus en son sauvetage, depuis que le groupe auquel appartient Fagor - la coopérative Mondragon - a refusé de lui porter secours. «C'est la pire nouvelle économique de l'année», a réagi le gouvernement régional basque qui, depuis des décennies, a accordé à Fagor des aides financières et des exemptions fiscales comme nulle part ailleurs en Espagne.

Modèle. Avec le groupe de distribution Eroski (1 500 supermarchés et 100 hypers), Fagor est la plus importante vitrine du Pays basque espagnol. La gigantesque coopérative de Mondragon (MCC Mondragon), qui compte 83