La pire des catastrophes, dans le monde dans lequel nous vivons, semble être de s’arrêter. Le repos lui-même se meut, voyage, bouge. Ne rien faire ? Impossible. L’absence de mouvement semble couramment être l’équivalent d’une forme d’inutilité sociale, d’un bannissement nouveau. Si vous êtes un poids, plutôt que de vous éloigner de la communauté, on vous réduit à l’immobilité, à l’inactivité, on «appuie sur pause», et la finalité est la même. C’est ce qui s’est produit pour un certain nombre de fonctionnaires états-uniens pendant le «shutdown» : silence, arrêt, pour ceux qui furent pour quelque temps jugés inessentiels, suspendus en attendant que le cours des choses reprenne.
A y regarder de plus près, on pourrait en tirer des enseignements sur le type d’économies qu’un Etat capitaliste avancé sait faire, quand il le souhaite, ou le doit… Mais, c’est surtout ce que devient une nation lorsque ses fonctionnaires «inessentiels» sont suspendus qui m’intéresse ici : pas de musées, pas de parcs, pas de bibliothèques, pas d’archives.
Dans le même registre, l'université d'Athènes a annoncé le 25 septembre par communiqué qu'elle ne pouvait pas ouvrir ses portes, et qu'elle y renonçait donc. «L'université d'Athènes est incapable, en dépit de sa volonté, d'accueillir de nouveaux étudiants et d'effectuer toute activité académique.» Le personnel administratif ayant été presque réduit à néant par le énième plan d'économie, l'université d'Athènes en est réduite à fermer. Cette infor