L’un des plus importants investissements privés en Europe, pesant 17 milliards d’euros, serait-il menacé par une simple loi antitabac ? Il semblerait que oui, au vu de la chaude dispute opposant le gouvernement espagnol, droit dans ses bottes quant à l’interdiction de fumer dans les lieux publics, et les autorités régionales de Madrid, prêtes à (presque) tout pour permettre l’édification d’«Eurovegas», un méga-centre de loisirs dont l’épicentre sont des casinos.
Dans une Espagne qui patauge en pleine récession et dont le taux de chômage de 26% affole de plus en plus les investisseurs étrangers, ce projet très avancé (la première pierre doit être posée en janvier) est perçu localement comme une aubaine tombée du ciel : 18 000 machines à sous disséminées dans 6 casinos, 12 hôtels gigantesques et 3 terrains de golf répartis sur 750 hectares dans la ville-dortoir d’Alcorcón, à l’ouest de Madrid. Le tout devant se traduire par la création de 80 000 emplois dans un premier temps, 250 000 à terme.
«Tapis rouge». Un vrai cadeau pour la capitale qui, suite à la troisième déconvenue olympique successive (au profit de Londres, Rio puis Tokyo), mise tout sur la «Cité du jeu». L'homme qui en tient les rênes se nomme Sheldon Adelson, un Américain de 80 ans, 13e fortune mondiale avec 26 milliards de dollars (19 milliards d'euros) selon Forbes, et qui a exporté avec succès ses casinos de Las Vegas en Asie, à Singapour et à Macao.
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