La banderole noire frappée de grandes lettres blanches «Re Zo Re», trop c'est trop en breton, s'étale sur le Mont Frugi, qui domine le centre de Quimper. En contrebas, quelques dizaines de milliers de personnes coiffées de bonnets rouges, en référence aux révoltes paysannes en Bretagne de la fin du XVIIe. Ce samedi après-midi, ouvriers de l'agroalimentaire, artisans du bâtiment, pêcheurs, commerçants, ont de nouveau fait une démonstration de force pour réclamer «la suppression de l'écotaxe» et «défendre l'emploi» en Bretagne. Ils étaient 15 000 selon la préfecture, deux fois plus selon les organisateurs, dont plusieurs organisations patronales.
«Continuer à travailler au pays, c'est tout ce qu'on demande», a simplement lancé du haut d'une tribune faisant face à une forêt de drapeaux bretons Olivier Le Bras, délégué FO de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, qui va bientôt fermer ses portes supprimant 850 emplois. Pour bien montrer que la Bretagne va mal, accumulant fermetures d'usines et plans sociaux, notamment dans le Finistère, les manifestants ont aussi déployé des dizaines de pots de chrysanthèmes multicolores sur le Mont Frugi et aux abords de la préfecture placée sous haute surveillance par les forces de l'ordre.
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