C'est un journaliste de 54 ans qui se met dans la peau d'un chômeur et qui en fait un documentaire, diffusé en octobre sur France 5 (1). Gilles de Maistre, commercial ordinaire, se retrouve à la recherche d'un boulot. La caméra le filme. Il s'inscrit d'abord à Pôle Emploi. Là, en plus de le décourager - «Un million de personnes de plus de 50 ans sont sur le carreau» ; «On ne peut pas vous donner du travail, puisque s'il n'y a pas d'offre, il n'y a pas d'offre» -, on l'avertit qu'il n'aura rendez-vous «que» dans quatre mois. «Quand je vois un chômeur de plus de 50 ans, je me dis qu'il est mal barré», lui lance un homme. «C'est pas une discrimination, l'âge, c'est un état de fait», résume une femme. Le journaliste-chômeur rencontre d'autres chômeurs. Courte, moyenne, longue durée.
Une immersion dans cette «terrible réalité où les gens ont été brisés peu avant la fin de leur carrière». Une assistante commerciale ne trouve rien d'autre que ça : «Un vieux, c'est un vieux, ça n'a pas de couleur, pas de sexe, c'est vieux. Un vieux, c'est un recalé.» A Gilles de Maistre, on conseille de tricher sur son âge :«Mettez 45, si vous dites que vous avez 54, ça ne passera pas.» Voilà qu'il participe à un speed-dating (se vendre en sept minutes) et s'aperçoit que ce sont «surtout des juniors qui sont recrutés». Une «humiliation de plus». Il rencontre Edmond qui survit avec 450 euros mensuels et a envoyé plus de 2 000 lett