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Le Brésil veut les manettes d’Internet

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par Aglaé de Chalus, Correspondance à Rio
publié le 3 novembre 2013 à 18h06

C’est sur Twitter que la présidente brésilienne Dilma Rousseff a choisi d’annoncer la tenue au Brésil, en avril, d’un grand sommet mondial sur la gouvernance d’Internet. Une décision symbolique, prise à l’issue de sa rencontre le 9 octobre avec Fadi Chehade, directeur de l’Icann, l’organisme américain chargé d’attribuer les noms de domaine.

«Affront». Dix jours plus tôt, Dilma Rousseff condamnait rudement le programme d'espionnage de la NSA dans une tribune à l'ONU largement saluée, au cours de laquelle elle a appelé à la mise en place d'un règlement international d'Internet. Après les révélations sur la mise sur écoute, par l'agence américaine, de ses communications, de celles de ses proches collaborateurs et de l'espionnage de Petrobras, Dilma Rousseff veut laver ce qu'elle a qualifié d'«affront». «L'espionnage de la NSA a été vu comme une grave violation de la souveraineté nationale», analyse Magaly Pazello, chercheuse au Nupef, institut brésilien de réflexion sur les technologies de l'information et de la communication (TIC), et conseillère à l'Icann. Après avoir convoqué l'ambassadeur américain, la présidente brésilienne est allée jusqu'à annuler sa visite à la Maison Blanche prévue le mois dernier.

Le scandale mondial provoqué par l'affaire Snowden a replacé au centre du débat le litige sur le quasi-monopole opéré par les Etats-Unis sur les grandes instances qui gèrent et gouvernent Internet, comme l'Icann, directement contr