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A Morlaix, la colère du poulet breizhé

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Salariés et PDG des abattoirs Tilly-Sabco ont forcé les portes de la sous-préfecture du Finistère, exigeant le maintien de subventions de l’UE.
Des salariés de l'entreprise agroalimentaire en difficulté Tilly-Sabco manifestent devant la sous-préfecture, le 4 novembre 2013 à Morlaix (Photo Damien Meyer. AFP)
publié le 4 novembre 2013 à 21h26

Le patron d’une entreprise d’agroalimentaire qui emmène ses salariés manifester devant une sous-préfecture, on avait rarement vu ça. C’est pourtant ce qui s’est produit hier après-midi à Morlaix (Finistère) : nouveau coup d’éclat breton, à deux jours de la réunion prévue demain à Rennes autour du «Pacte d’avenir » pour la région. Les protagonistes ? Des éleveurs et les salariés de l’abattoir de volailles Tilly-Sabco de Guerlesquin (Finistère), coiffés de charlottes rouges en guise de bonnets et accompagnés de leur patron Daniel Sauvaget.

Tractopelle. Hier, après une opération escargot menée par le PDG, environ 150 employés de l'usine se sont donc réunis autour de la sous-préfecture. Tandis que Daniel Sauvaget était reçu dans le bâtiment pour une audience impromptue, l'un des manifestants n'a pas hésité à défoncer le portail en fer de l'enceinte administrative à l'aide d'un tractopelle, ouvrant une brèche où se sont engouffrés les salariés. Sauvaget, qui a annoncé la semaine dernière la suspension prochaine de l'activité de son entreprise, spécialisée dans l'export de poulets, serait alors intervenu pour éviter que les manifestants ne pénètrent dans le bâtiment. «Il faut que le gouvernement exige et obtienne une aide qui compense les restitutions européennes», a-t-il menacé. Car son entreprise, qui emploie 335 salariés, ne pourra pas faire face, explique-t-il, à la fin de ces aides et à la concurrence du Brésil, autre grand export