Les scandales se suivent et se ressemblent dans le monde de la finance. Après l’affaire du Libor, voici celle des taux de change. Au moins sept banques d’investissement basées à Londres sont soupçonnées d’avoir manipulé les cours de certaines monnaies pour maximiser leurs profits, comme elles s’étaient entendues pour fixer artificiellement le taux interbancaire britannique (dit Libor). Sont visées par des enquêtes les britanniques HSBC, Royal Bank of Scotland et Barclays, les américains JP Morgan Chase et Citigroup, le suisse UBS et l’allemand Deutsche Bank. Aucun nom d’établissement français n’est sorti.
Enormité. Tout est parti d'une enquête de Bloomberg. En juin, l'agence de presse révèle que quelques traders sur le marché des changes utilisent une chat room (service de messagerie instantanée) pour s'échanger des informations sur les ordres de change de devises de leurs clients, avec pour objectif de truquer le cours des monnaies. Malgré l'énormité du marché (qui représente 5 300 milliards de dollars par jour, soit 3 900 milliards d'euros), ils en ont le pouvoir. Ce sont leurs opérations qui permettent de fixer le taux de référence quotidien WM/Reuters, essentiel afin de déterminer le cours de 160 monnaies. Il est calculé à partir de la médiane des transactions réalisées sur les marchés pendant une période fixe et prédéfinie d'une minute, juste avant 16 heures. De plus, le trucage est facilité par le fait que les intervenants