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Libération

Quelle assurance-maladie ?

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publié le 4 novembre 2013 à 18h36

Le président de l’UMP a réitéré sa volonté de restreindre l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière en supprimant l’Aide médicale d’Etat.

Pourtant, outre des arguments éthiques qui devraient suffire, des considérations économiques plaident pour l’universalité de l’accès aux soins, qu’il s’agisse d’éviter des recours plus tardifs et des interventions plus coûteuses, ou de lutter contre la diffusion de maladies infectieuses. Cette problématique concerne d’ailleurs de nombreux pays où l’accès aux soins passe par l’assurance-maladie : en témoigne la bataille qui fait rage aux Etats-Unis au sujet de l’Obamacare, dont c’est le principal objectif.

Aux Etats-Unis, l’assurance-maladie privée est surtout fournie à travers des contrats collectifs, qui couvrent les salariés d’une entreprise, et pour lesquels l’employeur verse une contribution importante. Par crainte de perdre ces droits, les salariés hésitent souvent à changer de travail, ce qui rigidifie le marché de l’emploi. Car ces contrats représentent un tel coût que de nombreuses petites entreprises ne les proposent pas à leurs employés, ou leur proposent seulement des couvertures minimales. Et l’acquisition à titre individuel de couverture maladie représente un coût prohibitif pour de nombreuses familles. Au final, la concurrence est si pétrie de distorsions qu’il est difficile de parler de véritable «marché» de l’assurance-maladie. Le résultat est un désastre : plus de 15% de la population n’est pas couverte.

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