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Libération

La Grèce en grève pour accueillir la troïka

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Budget. Le pays, proche de la reprise, se révolte contre les nouvelles exigences des bailleurs de fonds.
publié le 5 novembre 2013 à 21h06

En Grèce, syndicats et gouvernement sont sur le pied de guerre avec le retour des inspecteurs de la troïka. Tous unis contre de nouvelles mesures d’austérité que réclament les bailleurs de fonds internationaux. Pour la deuxième fois en moins de quatre mois, le pays sera aujourd’hui complètement à l’arrêt, paralysé par une grève générale de vingt-quatre heures.

Ce message de révolte populaire renforcera-t-il le Premier ministre, Antónis Samarás, face aux «hommes en noir» de la troïka ? Pas sûr, car Poul Thomsen (du Fonds monétaire international), Matthias Morse (de la Commission européenne) et Klaus Masuch (de la Banque centrale européenne) sont porteurs de mauvaises nouvelles : ils ne jugent pas crédible le projet de budget 2014 soumis début octobre par Athènes.

Bout du tunnel. L'Europe et le FMI exigent donc 2 milliards d'euros d'économies supplémentaires l'an prochain. En face, le ton a été donné par le chef de l'Etat : «Le peuple grec ne peut plus rien donner. Ceci est notre message, et nous ne céderons pas au chantage», lançait le président, Károlos Papoulias, le 28 octobre, jour de commémoration nationale de la résistance au fascisme. Après une cure d'hyper-austérité qui a divisé par quatre le déficit budgétaire (de 15,6% du PIB en 2009 à 4% en 2013), le gouvernement juge indispensable de montrer que les sacrifices ont payé et que le bout du tunnel est proche.

Six années de récession ont fait exploser le chômage au niveau reco