«Un menhir», c'est ainsi que Jean-Marc Borello se décrit. A voir ce grand monsieur de 1,92 m, que plusieurs vies n'ont pu ébranler, on saisit bien la métaphore. C'est le visage du groupe d'Economie sociale et solidaire (ESS) SOS, le mastodonte du secteur. Trois cents établissements, principalement des sociétés d'insertion autofinancées et des associations qui vivent grâce à 80% de contrats publics regroupés en une unique structure. Au total, cela représente 11 000 salariés et 600 millions d'euros de chiffre d'affaires. Cette prouesse découle de choix stratégiques. Un Groupement d'intérêt économique (GIE) centralise la recherche de fonds pour l'ensemble des associations, la communication et la comptabilité. Ce GIE compte 120 personnes, beaucoup de jeunes diplômés de Sciences-Po et d'HEC et 80 comptables qui gèrent les finances des organismes. Le groupe est propriétaire des immeubles qui l'hébergent. Grâce à ses statuts d'ESS, il n'a pas à redistribuer de dividendes à des actionnaires mais réinvestit les bénéfices chaque année.
Jean-Marc Borello porte peut-être le costume au quotidien, une belle montre au poignet, mais il ne mène pas le train de vie des grands patrons. Il conduit une Lexus hybride de fonction et touche 10 000 euros par mois. «Même pas le plus gros salaire du groupe où l'écart de revenus est plafonné de 1 à 10»,précise-t-il avec un accent qui évoque la Canebière. Son luxe ? Les voyages à l'étranger. Il se rend à pied à son bureau du XIe