Pinault ? C'est bientôt Noël, il devrait partager un peu ! Qu'il vende un tableau, comme ça, il y a une paire de filles qui pourront rester à La Redoute !» Le baron de la grande distribution, amateur éclairé d'art contemporain, n'était pas à la fête, hier à Lille, à la manif organisée contre les licenciements annoncés dans la célèbre enseigne de vente à distance. Même s'il a passé à son fils François-Henri le relais de son empire, le groupe Kering, ex-PPR (Pinault-Printemps-La Redoute), les salariées ne visent que lui. Elles sont stylistes, commerciales, cadres ou ouvrières, et toutes se sentent menacées.
«En loucedé». Depuis 2010, les Pinault veulent vendre La Redoute, basée à Roubaix, pour se recentrer sur le luxe. Aujourd'hui, seuls deux repreneurs restent sur les rangs, prêts à racheter l'ex-fleuron pour un euro symbolique. Deux noms circulent, le français Altarea Cogedim et le fonds d'investissement anglo-saxon OpCapital. La cession s'accompagnera d'une réduction drastique des effectifs, au moins 700 postes. C'est en tout cas le chiffre lâché lors du dernier comité d'entreprise.
La Redoute emploie 3 300 salariés, contre 6 000 il y a vingt ans. Et dans le plan de la direction, sont aussi prévus l'externalisation dans une filiale du service clientèle et du transfert de la logistique, le cœur de métier de la vente à distance. La mobilisation a pris une ampleur inédite dans une entreprise où les femmes sont nombreuses, et peu ade