La remarque est glissée dans un sourire pour cacher l'inquiétude. «Si tout va bien, on fera une grande fête pour arroser la fin des travaux dans un an.» D'ici là, ce cadre du ministère de l'Economie, du commerce et de l'industrie (Meti) qui souhaite rester anonyme va retenir son souffle. Dans les prochains jours, Tokyo Electric Power va démarrer à la centrale de Fukushima Daichi un chantier à haut risque, considéré comme le «plus grand danger depuis 2011» par Tatsuya Shinkawa qui dirige le Bureau en charge de l'accident nucléaire au Meti.
Après un test «pour vérifier la sûreté du procédé», l'opérateur va extraire du combustible nucléaire de la piscine du réacteur 4. Pendant un an, 1 331 barres usagées et 202 neuves vont être retirées par un pont roulant et une grue automatique puis placés par paquet de 20 dans des caissons spéciaux qui seront entreposés dans une nouvelle piscine, plus sécurisée, sur le site de Fukushima. La moindre erreur ou mauvaise manipulation pourrait libérer une grande quantité de matières hautement radioactives.
Gendarme. En mars 2011, cette piscine, placée à 30 mètres du sol, a été particulièrement ébranlée par des explosions d'hydrogène générées par le réacteur 3 voisin. Depuis, le bâtiment a été débarrassé des débris et de l'étage supérieur soufflé par l'explosion. Puis le bassin, dont l'étanchéité menaçait, a été renforcé par du béton et de l'acier. Enfin, une imposante structure métall