La réunion ne figurait à aucun agenda. Hier matin, une demi-douzaine de ministres, d'Arnaud Montebourg à Stéphane Le Foll en passant par Pierre Moscovici, avaient rendez-vous à Matignon. A leur sortie, imprimé sur leurs chemises cartonnées, l'intitulé du rendez-vous ne laissait aucun doute : «Réunion sur la situation des entreprises en difficulté.» Face à la litanie des plans sociaux, le gouvernement fait tout pour être en première ligne mais pas grand-chose pour qu'on le sache. Pas question d'alimenter les accusations d'impuissance de l'Etat qui montent, de Bretagne, de Lorraine ou d'ailleurs, au rythme des mauvaises nouvelles économiques. «Il faut faire attention à ce que l'hypermédiatisation des plans sociaux et le bazar ambiant sur la fiscalité des entreprises ne viennent pas éteindre la petite flamme de la reprise qu'on sent sur le terrain», décrypte le député de Saône-et-Loire Thomas Thévenoud.
Pompier. En 2012, Fralib, Technicolor, PSA et Sanofi ont fait la une des journaux et cet automne tout semble s'accélérer, de Doux à Gad, de FagorBrandt à Tilly-Sabco, de Marine Harvest à La Redoute (lire pages 4 et 5). Pourtant, côté entreprises, les apparences sont trompeuses. Au plus fort de la crise, en septembre 2009, on dénombrait 2 188 plans sociaux, un chiffre divisé par plus de deux cette année : en septembre 2013, ont été recensés 1 007 plans sociaux en France, dont 736 ces neufs derniers mois. «On a eu