Jamais la Banque centrale européenne (BCE) n'aura été dans une situation aussi délicate. Alors que nombre de politiques ne parlent que de reprise, le président de la BCE, Mario Draghi, a prévenu hier que la zone euro était potentiellement au seuil d'une «période prolongée d'inflation basse». C'est pour cette raison que l'institution a finalement décidé, à la surprise générale, d'une nouvelle baisse d'un quart de point de son principal taux directeur, le ramenant à 0,25%. Du jamais-vu depuis la création de l'euro.
Atonie. Pour autant, cette baisse de taux ne répondrait pas, selon les propos de Draghi, à une quelconque menace de déflation. Tel aura été hier le message martelé à l'endroit des marchés et autres institutions financières de la zone euro. Pas sûr qu'il ait été totalement entendu. Pour nombre d'observateurs, l'institution monétaire de Francfort a bel et bien réagi à une décélération spectaculaire de l'inflation en octobre, qui s'est établie à 0,7% sur un an, contre 1,1% un mois plus tôt. Au point que les économistes se demandent si ce ralentissement de l'inflation n'est pas le prélude à un épisode déflationniste.
A l’actuelle atonie pourrait alors s’ajouter un recul des prix aux conséquences très graves. Car les économistes savent à quel point la déflation est un risque plus grand que l’inflation, puisqu’elle gèle les décisions d’achat (aujourd’hui) dans l’attente de prix moins élevés (demain) alors que l’inflation les ac