Il avait été prudent. Durant toute la campagne, François Hollande avait réussi à ne pas faire de promesses inconsidérées sur l’emploi, sans pour autant se résigner au fameux «l’Etat ne peut pas tout». Une ligne de crête qui l’a néanmoins poussé, à Florange ou chez les Goodyear, à proposer plusieurs outils d’intervention. Un an et demi plus tard, et alors que les plans sociaux s’accumulent, ces dispositifs apparaissent, pour beaucoup, dérisoires. Soit parce qu’ils ont été en partie vidés de leur substance lors de leur adoption législative, soit parce que l’ampleur de la crise est telle que leurs effets s’en trouvent amoindris. Retour sur les limites de l’intervention d’un Etat dans une économie de marché.
Des accords «maintien de l’emploi» optionnels
Reprenant à son compte l’accord des partenaires sociaux conclu six mois plus tôt, la loi du 14 juin s’était notamment donné comme objectif d’encadrer les accords dits de «compétitivité». Négociés au sein des boîtes en difficulté, ils prévoient des sacrifices de la part des salariés (baisse de salaire, hausse du temps de travail…) afin d’éviter la fermeture de l’entreprise. Et, en principe, les suppressions d’emploi. D’où le nouveau nom donné dans la loi à ces accords, désormais appelés de «maintien de l’emploi», et dans lesquels l’employeur est obligé de s’engager, lui, à ne pas licencier pendant au moins deux ans. Problème : cette disposition apparaît aujourd’hui… optionnelle. Comme l’a montré le cas de PSA, les entreprises peuvent continuer à conclure des accords ancienne v