Face à la fronde des bonnets rouges, pas question de prendre des risques inconsidérés. Initialement annoncée sur toute la Bretagne, la visite des ministres de l’Agriculture Stéphane Le Foll et de l’Agroalimentaire Guillaume Garot en Armorique s’est finalement cantonnée aux salles confortables et hautement sécurisées de la préfecture de région à Rennes. Conscients de marcher sur des œufs, les deux ministres n’allaient pas prêter le flanc à des mouvements d’humeur imprévus.

Dorures. Parmi les salariés de l'agroalimentaire breton en crise, seuls des représentants du volailler Tilly-Sabco auront eu le privilège de les rencontrer. Ils les ont assurés du soutien du gouvernement avec 4 millions d'euros d'aides d'urgence et la volonté d'éviter une suspension de l'activité. Pour le reste, à l'issue d'une journée de réunions avec des organisations professionnelles, Stéphane Le Foll aura surtout prêché pour l'innovation. Par le biais de la Banque publique d'investissement (BPI) et des programmes d'investissements d'avenir (PIA), la Bretagne va disposer d'un milliard d'euros.

Pas question pour autant de sortir du productivisme à tous crins. Sous les dorures du grand salon de la préfecture, le ministre a affirmé sa foi dans un agrobusiness écolocompatible. «Peut-on produire autant et faire de l'environnement ? a-t-il feint de s'interroger. Je considère qu'on peut concilier le niveau de la production et la qualité écologique. C'est l'agro-é