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Analyse

La France désarmée sur le plan budgétaire

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L’Etat n’a plus de marge de manœuvre, en termes de recettes ou d’économies, pour faire face à une éventuelle crise.
publié le 8 novembre 2013 à 21h46
(mis à jour le 9 novembre 2013 à 19h39)

Que l’on juge légitime ou non la dégradation de la note souveraine de la France, vendredi, par Standard & Poor’s, l’un des arguments avancés par l’agence de notation est difficilement réfutable : celui du rétrécissement dramatique des marges d’action du gouvernement sur le plan budgétaire.

Invoquant le «mécontentement grandissant» de l'opinion publique française face au poids croissant de la fiscalité, S&P estime ainsi que «les pouvoirs publics disposent désormais d'une marge de manœuvre réduite pour augmenter les recettes». Et comme du côté des économies, «la latitude du gouvernement pour réduire significativement les dépenses sur la période 2013-2016 [est] limitée, nous pensons que la marge de manœuvre budgétaire de la France s'est réduite».

Cartouche. De fait, la France se trouve, en cette fin d'année, sans aucune cartouche ou presque dans le fusil à relance. Avec un taux record de prélèvements obligatoires - 46,1 % - attendu pour l'année prochaine, il devient difficile, pour l'exécutif, de relever à nouveau les impôts. Surtout lorsque l'on a soi-même alimenté auprès des ménages le sentiment de «ras-le-bol fiscal», comme l'a fait fin août le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici. Quant aux entreprises, ce gouvernement a, de fait, instauré un bouclier fiscal en leur faveur : en s'engageant, dans le cadre d'une politique de l'offre, à baisser leur imposition de 20 milliards d'euros par an sur l'ensem