On écrit souvent qu’ils sont discriminés lorsqu’ils cherchent du travail. Sus aux clichés ! Les seniors ne se reposent pas sur leurs lauriers et ne sont pas dépassés par les évolutions contemporaines. Ils ne se tiennent pas volontairement à l’écart de la vie active et n’aspirent pas qu’à un repos confortable. Ils créent même souvent leur entreprise. S’ils représentent presque 28% de la population active, sait-on que la proportion des entrepreneurs (15,7%) est plus importante parmi les seniors que dans la population active en général ? Voilà ce qui ressort de la riche étude de l’association d’assurés sociaux travailleurs indépendants Alptis, publiée fin octobre.
En 2011, un entrepreneur sur cinq ayant pris la direction d'une entreprise était un senior, qu'il ait créé ladite entreprise ou pas. Parmi ces seniors, les femmes ne représentent qu'un peu moins d'un tiers de ces entrepreneurs. Elles sont souvent pénalisées d'avoir sacrifié à la gestion des tâches familiales leurs études et leur carrière professionnelle. L'économiste Stéphane Rapelli, qui a mené l'étude, fait remarquer que, «quand ils créent leur entreprise, beaucoup sont en situation de faiblesse économique. Ils sont notamment inactifs ou au chômage, parfois depuis longtemps». Ces autoentrepreneurs cherchent à rester actifs, aspirent à préserver une vie sociale et maintenir une activité intellectuelle, tout en s'octroyant la liberté d'aménager leur temps de travail.
Serge Guérin, sociologue et coauteur de l'ét