Créées en 2004, les Rencontres du Mont-Blanc, devenues un rendez-vous international incontournable de l’Economie sociale et solidaire, se tiennent jusqu’au 11 novembre à Chamonix. Représentants de gouvernement, entrepreneurs sociaux, acteurs de coopératives, d’associations, débattent pour faire avancer une économie alternative qui devient progressivement plus visible. Le sénat français vient de voter une loi de l’Economie sociale et solidaire pour soutenir un secteur qui représente 10% des emplois. Rencontres.
Bouchra Taoufik, directrice de l’économie sociale au ministère de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire au Maroc. Elle a travaillé pendant dix-sept ans dans le domaine du développement, puis comme coordinatrice régionale de l’agence de développement social.
Depuis quand l’Economie sociale et solidaire a-t-elle une place au Maroc ?
Historiquement, il y a toujours eu une culture de solidarité dans le pays mais elle n’était pas institutionnalisée. Les coopératives et les associations ont commencé à se développer à partir des années 70. Dans les années 80-90, des politiques sectorielles et des programmes de développement ont été menés avec la prise en compte de la pauvreté. L’ESS a été institutionnalisée comme département ministériel en 2002, avant d’être intégrée dans un ministère. Cela reflète la volonté gouvernementale de donner un vrai élan à cette économie.
La solidarité était donc déjà inscrite dans votre culture ?
Au Maroc, le « twiza » c’est l’approche participative, la culture de la solidarité notamment autour d’activités agricoles. Quand on a commencé à parler de coopératives, à regroup