Longtemps dédaignée, l'économie sociale et solidaire (ESS) compte bien peser de plus en plus. Les acteurs du secteur qui se pressent depuis samedi aux débats du Majestic à Chamonix en ont la conviction chevillée au corps. «L'ESS apparaît comme une nouvelle voie contre les dérives économiques et financières. Dans un monde qui se secoue, s'indigne, elle apporte des clés pour trouver de nouveaux équilibres, sociaux, environnementaux, économiques», a constaté Thierry Jeantet en ouverture des Rencontres du Mont-Blanc, dont il est le cofondateur. Cette année, 45 pays sont représentés à cet événement devenu incontournable. L'édition 2013 a choisi pour thème «changer le cap de la mondialisation avec l'économie sociale et solidaire».
Microcrédit. Le moment paraît bien choisi. En France, le Sénat a voté jeudi en première lecture le projet de loi Hamon sur l'ESS. Dans plusieurs pays, les législations et les politiques publiques s'engagent dans cette direction. Exemple probant en Equateur : «Notre Constitution prend en compte, depuis 2008, le rôle fondamental de l'ESS en proposant un nouveau modèle de développement dont le centre est l'humain et pas le capital», témoigne Doris Josefina Solis Carrion, ministre de l'Intégration économique et sociale. En Equateur, 5% des achats de l'Etat proviennent de l'économie sociale et solidaire et 600 millions de dollars (450 millions d'euros) ont été injectés dans le microcrédit pour les famille