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Libération

Vraiment nickel ?

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publié le 10 novembre 2013 à 18h06

«Les journaux regorgent d'histoires de braves gens pris en otages à la banque par des gangsters, mais ils restent muets sur les cas plus fréquents de clients pris en otages par leur banquier», a dit un jour l'humoriste pataphysicien Roland Topor. Depuis le vilain métier d'usurier au Moyen Age, les banques n'ont jamais eu bonne réputation. Et de scandale Lehman Brothers en affaire Kerviel, elles n'ont pas redoré leur blason ces dernières années. Renflouées sur les deniers du contribuable après avoir joué à qui perd gagne avec l'argent de leurs clients, elles gagnent à tous les coups en mordant la main qui les nourrit : celle du consommateur et de l'Etat vivant à crédit.

Résultat : seuls 50 % des Français ont une «bonne image des banques en général». Le score grimpe à 76% pour leur propre banque (sondage réalisé en juillet 2012 par l'Ifop). Mais qu'on ne s'y trompe pas : quand ces mêmes banques augmentent de 10% leurs frais de compte divers entre janvier 2011 et janvier 2013 (selon l'Observatoire des tarifs bancaires), elles ne gagnent pas des points. Surtout quand la Société Générale, pour ne pas la citer, multiplie par six son dernier bénéfice net trimestriel, et prévoit 400 nouvelles suppressions de postes pour fêter ça.

La start-up Nickel compte bien profiter de cette défiance généralisée pour lancer sa banque low-cost qui tiendra guichet électronique dans les bureaux de tabac. Sans se revendiquer«banque des pauvres», la nouvelle venue visera en priorité le