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Libération
Récit

Air France-KLM lassé de voler au secours d’Alitalia

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A court d’argent frais, la compagnie italienne ne devrait pas, cette fois, convaincre le groupe franco-néerlandais, faute de garanties suffisantes.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 12 novembre 2013 à 21h16

«Un grand pays doit avoir une grande et solide compagnie nationale.» C'est au nom de ce principe patriotique et en bombant le torse que Silvio Berlusconi avait, en 2008, barré la route à Air France-KLM pourtant prêt à mettre environ un milliard d'euros sur la table pour reprendre une Alitalia mal en point. Cinq ans plus tard, l'avionneur transalpin est de nouveau sur le point de sortir de piste, mais le groupe franco-néerlandais, qui détient encore 25% du capital, pourrait bien décider d'abandonner la compagnie à son sombre sort. En clair, la laisser sous la menace d'une faillite.

Les actionnaires sont en effet appelés jusqu’à jeudi prochain à souscrire une augmentation de capital de 300 millions d’euros pour permettre aux avions d’Alitalia de continuer à voler. Air France-KLM, qui affronte de son côté de sérieux problèmes financiers, a fait filtrer qu’elle n’entendait pas participer à l’opération de recapitalisation, faute d’avoir obtenu des garanties sur le futur plan industriel et la restructuration de la dette par les banques. Au passage, la suppression de 5 000 emplois (sur 14 000 salariés), mesure à laquelle s’oppose le gouvernement italien, aurait été demandée par le groupe franco-néerlandais, ce qu’il dément. La décision finale sur l’augmentation de capital devrait être prise à l’issue du conseil d’administration prévu mercredi soir.

«Italianité». «Air France-KLM bluffe», veulent encore croire les proches du doss