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Libération
décryptage

Contestation : les dessous des bonnets

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Rouges, verts ou oranges, enquête sur les manifestants qui occupent le terrain anti-impôts et anti-Hollande.
publié le 12 novembre 2013 à 21h36

Jamais là où on l’attend. Depuis le début de la crise en 2008, nombre de commentateurs pronostiquent, chaque été, la fameuse «rentrée chaude». Un gros mouvement social, plutôt de gauche, emmené par les syndicats et manifestant entre République et Nation. C’est finalement cinq ans plus tard, sur des revendications teintées, pour certaines, de poujadisme, dans un cadre décentralisé et hors des «corps intermédiaires», que surgit aujourd’hui la fronde. Partie de Bretagne fin octobre sur la question de l’écotaxe, la grogne gagne désormais d’autres régions. Et ce sur des motifs les plus divers, même si la lutte contre la fiscalité reste l’un des plus partagés. Autopsie d’un mouvement multiforme et aux alliances parfois contre-nature…

Contre l’écotaxe : les bonnets rouges

Ce sont les fameux «bonnets rouges» bretons. Alliance, à l'origine, d'agriculteurs, de petits patrons du transport et de l'agroalimentaire de la péninsule, ils sont mobilisés depuis des mois contre cette taxe poids lourds prévue initialement pour le 1er janvier 2014. Ils vont percer médiatiquement le 26 octobre, lorsque leur action contre un portique dégénère avec les forces de l'ordre. Trois jours plus tard, le gouvernement annonce un moratoire sur l'écotaxe. Une suspension qui ne désarme pas les intéressés. Le 2 novembre, ils sont entre 15 000 et 30 000 dans les rues de Quimper, à réclamer l'abrogation de cette taxe. Avec un slogan qui se veut rassembleur, mais aussi régionaliste : «Vivre, travailler et décider au pays.» Le mouvem