Simple coup de frein ou vraie rechute ? La petite baisse de croissance (-0,1%) enregistrée par l’Insee au troisième trimestre jette en tout cas un doute sur la reprise annoncée par le gouvernement. D’autant que, jeudi aussi, l’institut annonçait la destruction de 17 000 emplois dans le secteur marchand sur la même période. Décryptage des trois raisons d’une panne.
Côté ménages, une consommation qui stagne
En France, la demande des ménages est un moteur important de la croissance. «Elle est en effet équivalente à près de 55% du PIB et est ainsi le poste le plus important de la demande finale», expliquait l'Insee dans une note de juin 2012.
Or, la crise a grippé ce moteur, érodant le pouvoir d’achat et incitant les ménages à constituer une épargne de précaution plutôt qu’à consommer. Conséquence : cette consommation bat de l’aile depuis le début de la crise. Au troisième trimestre 2013, elle a augmenté de 0,2% seulement, contre 0,4% au trimestre précédent. Pas assez pour faire repartir la croissance. En cause, surtout, un repli significatif des dépenses d’énergie - alors que celles-ci avaient précédemment soutenu la consommation, en raison de températures inférieures aux moyennes de saison.
Des investissements en berne
La demande des entreprises ne prend pas le relais de celle des ménages. Leur «formation brute de capital fixe» - les investissements - diminue de 0,6% : c’est son septième trimestre