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Libération
Témoignage

«C’est une infernale usine à gaz»

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Artisanat . Les pertes risquent d’être compensées au noir.
publié le 14 novembre 2013 à 21h51

«C'est un hold-up.» Pour Claude Inart, artisan chauffagiste-sanitaire à Toulouse, ce n'est pas tant l'augmentation de la TVA de 7 à 10% sur les travaux de rénovation qui le choque, mais le calendrier. Le supplément de 45 euros sur une facture hors taxe de 1 500 euros ne devrait pas, selon lui, dissuader un client d'engager des travaux. C'est plutôt la «mâchoire de fer» de la rétroactivité qui, dit-il, piège et fait rugir les artisans : «Cette augmentation au 1er janvier 2014 va s'appliquer sur les travaux qui auront débuté en 2013, sur la base de devis déjà signés.» Le client pourrait ainsi devoir débourser ce qu'il pensait avoir économisé sur la partie réalisée au noir. Ce genre de petite surprise ne crée «pas un climat très favorable aux affaires», observe Claude Inart : «Il y a le discours, qui parle de rendre de la compétitivité aux entreprises et de favoriser l'emploi, alors que les actes produisent l'exact contraire.»

Par ailleurs, ajoute l'un de ses collègues, l'augmentation, sur une facture hors taxe du même montant, ne serait que de 6 euros s'il travaillait dans le «neuf», la TVA passant dans ce cas de 19,6 à 20%. Mais c'est «la concurrence à tout casser» qui lui interdit de travailler dans ce secteur. Car, selon lui, les marchés publics sont «emportés par des entreprises qui font travailler de la main-d'œuvre étrangère sous-payée». Même si l'homme admet ne pas avoir d'exemple à citer. En atten