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Libération
Interview

«Toute hausse est un facteur de crispation»

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Deux économistes de l’Institut des politiques publiques reviennent sur les effets de la hausse de la TVA :
publié le 14 novembre 2013 à 21h51

Marianne Tenand et Malka Guillot sont économistes à l’Institut des politiques publiques (IPP), une antenne de l’Ecole d’économie de Paris. Dans une note publiée la semaine dernière, elles évaluent l’impact des nouvelles mesures fiscales du gouvernement, dont la TVA.

La TVA va augmenter au 1er janvier. Quels effets peut-on attendre sur la consommation ?

Nous avons mesuré son impact sur les ménages, en l’analysant selon leur niveau de revenus. Si son augmentation les touchera dans leur ensemble, elle aura également un effet légèrement redistributif.

Sur la hausse du taux normal de TVA, l’effet attendu sera relativement uniforme sur l’ensemble des ménages. Ils vont devoir consacrer en moyenne 0,15% en plus de leur revenu disponible à la consommation hors loyer. Mais sur la hausse du taux intermédiaire - qui concerne notamment la restauration, les transports et les travaux de restauration dans le bâtiment -, l’effet sera un peu plus important au fur et à mesure que l’on s’élève dans l’échelle des revenus.

La hausse de la TVA serait une mesure sociale ?

Non, dans la mesure où plus on est aisé, moins la part du revenu consacré à la consommation est importante alors que les ménages les plus modestes en consomment l’intégralité et ne sont pas en capacité d’épargner. Mais elle n’est pas antisociale non plus. Au total, on a calculé que la hausse de ce taux réduit amputera de 0,4% le revenu disponible des 10% les plus riches alors que cet effet ne sera que de 0,28% sur les 10% les plus modestes. Le fait d’augmenter plus fortement le taux intermédiaire que le taux normal a donc clairement un effet redistributif.

Le gouvernement a-t-il eu raison de renoncer à la baisse du taux réduit de 5,5% à 5% afin de dégager les 750 millions d’euros, pour les affecter à d’autres mesures de soutien au pouvoir d’achat ?

La baisse d