Pierre Moscovici a pu pousser un soupir de soulagement. La Commission européenne s'est montrée aimable en rendant, vendredi, un avis «globalement positif» sur son projet de budget de la France pour 2014. Mais si Bruxelles garde les formes, certains partenaires de Paris n'hésitent pas, eux, à exprimer haut et fort leurs inquiétudes vis-à-vis de la deuxième économie européenne.
«La France est dans une situation économique vraiment préoccupante. Elle continue à perdre de la compétitivité, elle a un chômage très élevé, elle a des problèmes significatifs avec sa viabilité à long terme», attaquait vendredi le ministre suédois des Finances. Certes Anders Borg n'est pas du même bord politique et ne s'adressait qu'à des journalistes de son pays, après la une choc du quotidien économique suédois Dagens Industri : un drapeau bleu, blanc, rouge barré, en majuscules, d'un énorme «Catastrophe !». Et, en sous-titre : «La France, plus grande menace pour l'euro que la Grèce».
Rétrogradé il y a une semaine par l’agence de notation américaine Standard & Poor’s, accablé il y a trois jours par un rapport de l’OCDE sur son manque de compétitivité, la France a d’autant plus mauvaise presse à l’étranger que sa rechute au troisième trimestre (un recul de 0,1% du PIB) vient de plomber la croissance de toute la zone.
«Dans tous les pays où je me suis rendue dernièrement, à savoir la Pologne, le Portugal, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie, la préo