Menu
Libération
portrait

Christian Troadec. Bonnet d’âme

Article réservé aux abonnés
Le maire divers gauche régionaliste de Carhaix est l’un des meneurs du mouvement breton contre l’écotaxe.
publié le 17 novembre 2013 à 18h06

Avec sa solide carrure et sa stature granitique, il peut figurer un menhir que le gouvernement aimerait transformer ces derniers temps en dolmen. Mais la position couchée n'est pas son credo. Son parler direct et prolixe, son pur accent finistérien et son appétence pour le tutoiement - «je ne suis pas certain que ça me serve tout le temps» - lui collent l'image du Breton têtu, entier mais convivial et accueillant. Ses adversaires aiment le décrire roué, tribun intransigeant, populiste, qui louvoie politiquement pour nourrir ses intérêts. Ses partisans le confirment madré, louent sa vivacité, sa malice et sa générosité humaine, sincère et engagée. Mais tous s'accordent à saluer son énergie de travailleur, amoureux de son territoire et prêt à tout pour le défendre.

A 47 ans, Christian Troadec est maire divers gauche de Carhaix, cité de 8 000 âmes du Centre-Bretagne, depuis douze ans. Egalement conseiller général du Finistère, il est l'élu visible du mouvement des Bonnets rouges qui vient de réunir à Quimper 15 000 manifestants (ouvriers, agriculteurs, artisans, commerçants, patrons, élus). Venus de toute la Bretagne pour dénoncer l'écotaxe et huer les plans sociaux qui (s')abattent (sur) nombre d'entreprises de la région. Pour l'heure, Troadec et les siens ont obtenu la suspension de la taxe poids lourds. Mais ils veulent plus : «La suppression pure et simple de l'écotaxe, mais aussi des actes du gouvernement pour sauver l'emploi en Bretagne.» En 2009, il avai