Dans le Nord-Pas-de-Calais, les mines de charbon ont fermé depuis longtemps, mais le grisou continue de s’échapper. Ce qui justifie la présence sur place d’une ancienne filiale des Charbonnages de France, Gazonor, chargée de capter et de valoriser ce gaz naturel de mauvaise qualité.
Houille. Le grisou a mauvaise réputation : le 10 mars 1906, l'explosion d'une poche de grisou dans une galerie minière de Courrières, dans le Nord-Pas-de-Calais, a fait 1 099 morts. A ce jour, cela reste la pire catastrophe minière en Europe. Et depuis, d'autres explosions ont tué bien des mineurs à travers le monde, encore récemment en Russie et en Chine. Mais ce «gaz de mine» (appellation officielle du grisou) est aussi une solution d'avenir pour produire de l'électricité. Concentré dans les cavités déjà exploitées, il a l'avantage d'être plus facile à extraire que le gaz de houille et de schiste qui nécessitent des forages des couches géologiques vierges, le plus souvent par fracturation hydraulique - technique proscrite en France depuis la loi de 2011. Aujourd'hui propriété d'un groupe belge, Gazonor croit au grisou comme ressource énergétique. L'entreprise valorise le gaz minier en deux endroits : sur son site d'Avion, où le grisou est injecté dans le réseau de transport de gaz naturel et se mêle au gaz conventionnel, et sur ses sites de Divion et Désirée, où il a longtemps été vendu à des industriels locaux. Au meilleur de son activité, Gazonor a récupér