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Portrait

John Griffith en petites et grandes pompes

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EcoFuturdossier
Cet ingénieur à la retraite a créé une pompe à eau idéale dans des contextes d’urgence et de catastrophes naturelles.
publié le 17 novembre 2013 à 18h06

C'est l'agacement qui a pris le dessus. «L'ingénierie du produit était franchement nulle», explique en souriant John Griffith, 74 ans. Ancien industriel, membre du Rotary Club de Sunderland, ce retraité aurait dû en principe se tourner vers les terrains de golf qui foisonnent dans cette région du nord-est de l'Angleterre. Et se la couler douce avec son épouse Gill, 66 ans. Seulement voilà, la mauvaise conception du produit sur lequel une association caritative, Aquabox, lui avait demandé son avis, a continué à l'agacer. Alors, l'ancien ingénieur, père de trois ingénieurs, s'est assis à sa table et a entrepris de redessiner les plans d'une pompe à eau.

Tournesol. «Ça m'a pris deux jours environ pour concevoir le prototype», explique John, silhouette dégingandée d'un professeur Tournesol qui serait habillé en Indiana Jones, chapeau en moins. Non pas que John ait eu la moindre expertise en pompes à eau. Pendant vinq-cinq ans, il a dirigé l'entreprise de métiers à tisser qu'il avait fondée. Mais, après tout, pour un ingénieur, une machine reste toujours une machine.

Pour sa pompe, John utilise la méthode de l'ultrafiltration. Une première gaze filtre les plus gros résidus de l'eau, puis une membrane plus fine élimine les particules biologiques contaminantes. Le filtre s'autonettoie constamment par un système interne de rinçage. Pas de pastilles décontaminantes, la pompe n'est que cela, une pompe à main, ultralégère, d'une fac