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Enquête

L’homme en chair et en bionique

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EcoFuturdossier
Rétine, Coeur, main, jambe…  le corps devient «réparable». Truffés d’électronique, prothèses et implants high-tech remplacent organes et membres défaillants. Un mariage corps-machine qui pose questions.
par Judith CHETRIT
publié le 17 novembre 2013 à 18h36

Ils s’appellent Oscar Pistorius, Aimee Mullins ou encore Florian Lopes. Le premier, champion paralympique, sélectionné aux JO avec les valides, s’est fait connaître en affolant les terrains avec ses lames de carbone - puis en étant inculpé du meurtre de sa petite amie. La seconde, également athlète, a défilé pour des marques de beauté avec des prothèses high-tech en guise de jambes. Le troisième a été le premier français à être doté d’une main qualifiée de «bionique» après un accident de travail qui avait entraîné l’amputation de trois doigts.

Les miracles de l'ingénierie bionique nous rapprochent de la vision d'un corps-machine, dont on changerait une à une les pièces défaillantes, pour «réparer» la maladie, l'accident ou l'obsolescence. Et bientôt, peut-être, «augmenter» nos capacités motrices, musculaires, auditives, visuelles comme dans l'Homme qui valait trois milliards, cette série des années 70 qui préfigurait l'humain 2.0 en devenir. Au croisement des biotechs, de l'électronique et de la robotique, l'homme bionique - terme inventé au début dans les années 60 par un major de l'US Air Force - prend corps.

Vieilles comme l’humanité, les prothèses ne sont plus des imitations inertes des membres manquants et organes défaillants. Truffées de microprocesseurs, de capteurs et d’émetteurs qui détectent des signaux électriques musculaires et enregistrent l’activité physique des patients, elles sont désormais conçues pour imiter les mouvements et s’adapter parfaitement a