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Libération
Reportage

Tamera Peace, love et autonomie

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EcoFuturdossier
Sise au Portugal, cette communauté majoritairement composée d’Allemands se développe autour de l’autosuffisance des ressources, la high-tech, et une idéologie post-baba de partage et de prière. Objectif affiché : l’avènement d’une «paix globale».
publié le 17 novembre 2013 à 18h36

Pour avoir une vue d'ensemble de ce singulier territoire, le mieux est de se hisser jusqu'au stone circle, le cercle de pierre. Sur cette plateforme herbeuse dominant les 130 hectares du lieu, se dressent 96 mégalithes - inspirés par le site archéologique d'Evora, capitale de l'Alentejo portugais. Sauf qu'ici, des cryptogrammes ont été gravés sur ces pierres en forme de menhir, entre inscriptions celtiques et calligraphie orientale. Sauf qu'ici, chaque lundi au lever du soleil, les membres de la communauté de Tamera se livrent à une cérémonie de prières païennes invoquant une «préhistorique utopie» et rendent hommage à ce que symboliseraient ces mégalithes placés de façon circulaire : «Une bibliothèque vivante des ancêtres.» Pour la cofondatrice de la communauté, Sabine Lichtenfels, il s'agit de prendre conscience du «lien profond qui nous lie à notre être originel, antérieur au traumatisme collectif». Bigre. Rêves éthérés de néohippies passéistes ? Incantations d'une secte millénariste ? Rien de tout cela. Dans ce coin perdu de l'Alentenjo, des écolo-techno-freaks aux convictions discutables mais ancrés dans le présent, disent se projeter dans un «futur possible». Capitalisme anthropophage, consumérisme sans fin, succession de guerres, perte des valeurs… Les 150 membres de la communauté estiment que l'espèce humaine est parvenue à une sorte de cul-de-sac évolutif et pensent qu'il est possible de construire un nouveau contrat soci