En dépit de son ciel gris, Varsovie a la cote ces jours-ci. Au point de devenir le théâtre d'une confrontation osée. Alors que la seconde semaine de négociations onusiennes sur le climat démarre dans le magnifique stade national, le ministère de l'Economie polonais accueille ce matin un sommet mondial du charbon et du climat. Comme si l'industrie du tabac organisait son sommet en même temps et au même endroit qu'une réunion de l'OMS consacrée à la lutte contre le cancer du poumon. Dans un pays où 86% de l'électricité provient d'énergies fossiles, cet événement constitue un magnifique pied de nez aux négociations visant à obtenir un accord international sur le climat. «Le gouvernement polonais transforme un événement capital en une occasion pour faire du lobbying en faveur du charbon, la source d'énergie la plus néfaste pour le climat», explique Claude Turmes, coprésident des Verts au Parlement européen.
Cela n'est guère étonnant de la part d'un pays qui s'oppose régulièrement aux objectifs de 2030 sur le climat et l'énergie au sein de l'UE. Organisé par l'Association mondiale du charbon (WCA) et Eurocoal, le sommet s'emploie même à parler du charbon comme d'une solution… au changement climatique ! Durant deux jours, responsables politiques polonais (dont les électeurs sont en partie des mineurs soucieux de préserver leurs emplois), experts et industriels deviseront sur l'avenir du «charbon propre» - produit à partir de gazéification souterraine -, les techno