L'Assemblée nationale a décidé de reporter au 1er octobre 2014 la revalorisation des aides personnelles au logement qui recouvre l'aide au paiement des loyers pour 13 millions de personnes, souvent les plus modestes ou défavorisées. Le gel de ces aides sur les premiers mois de l'année 2014 signifie que l'on ne permet pas au barème de suivre l'évolution des prix. Cela veut donc dire qu'une partie des bénéficiaires de l'APL (ou d'allocation logement) verront leur reste-à-charge augmenter. Si le loyer se trouve ou passe au-dessus d'un certain plafond, la hausse sera intégralement à la charge du locataire.
Dans cette période de crise où les plus pauvres sont déjà menacés par la précarité, où les inégalités se sont développées au risque d’une aggravation de la fracture sociale et où les revenus des plus aisés continuent à progresser plus vite que tous les autres, on peine à comprendre la logique d’une mesure qui frappe les plus bas revenus. L’économie budgétaire attendue n’est manifestement pas à la hauteur de l’enjeu social en cause.
On nous dit que l’encadrement prévu dans le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové va limiter la hausse des loyers, permettant ainsi de faire des économies sur les aides personnalisées, qui n’auront pas besoin d’augmenter. Mais on nous dit aussi que l’indice d’évolution des loyers, l’IRL, évolue à un rythme de 1,13% par an. Or quelle que soit la rigueur de l’encadrement des loyers, on ne descendra pas en dessous de ce