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Libération
Critique

Affaire d’espionnage chez Renault : le livre qui va fâcher Carlos Ghosn

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publié le 20 novembre 2013 à 21h26

Le patron de Renault et Nissan, Carlos Ghosn, va avoir les oreilles qui sifflent. La faute à la parution, aujourd’hui, du livre écrit par le journaliste Matthieu Suc sur la vraie fausse affaire d’espionnage chez Renault. Fruit d’une très solide enquête, l’ouvrage, qui se lit comme un roman, reconstitue avec verve et minutie ce fiasco barbouzard, qui a vu trois cadres virés pour des faits d’espionnage qu’ils n’avaient pas commis. Les passages les plus explosifs portent sur le rôle clé joué par Ghosn, le seul protagoniste à avoir sauvé sa peau. Selon les dépositions de trois membres du service de sécurité de Renault, c’est en effet le PDG (avec son bras droit, Patrick Pélata) qui a donné l’ordre de virer les trois cadres, de ne pas saisir la DCRI (le contre-espionnage) et de continuer à enquêter sur le numéro 2 de Nissan, Toshiyuki Shiga, en cachant ce fait à Pélata.

Matthieu Suc rapporte une anecdote hallucinante. Le 23 janvier 2011, dans l'ascenseur qui le mène au plateau du 20 heures de TF1, Ghosn est pressé par ses deux communicantes d'être prudent. Le PDG leur lance : «Bon, je vais dire que j'ai des preuves, sinon je vais avoir l'air d'un con.» Juste après, face à Claire Chazal, il parle de preuves «multiples» qu'il n'a pourtant jamais vues. Le livre explique ensuite comment Pélata (qui reconnaît sa responsabilité) a été sacrifié pour sauver la tête de Ghosn. Suc révèle que le patron n'a jamais été entendu dans le cadre des audits internes, et qu'aucune q