Entre la fronde des bonnets et la «remise à plat» annoncée mardi par Jean-Marc Ayrault, la question fiscale continue de dominer l'actualité. Mais ni la contestation de l'impôt, ni le projet de simplifier celui-ci ne sont des nouveautés, rappelle l'historien Nicolas Delalande, auteur du livre Les Batailles de l'impôt (Seuil, 2011).
La «remise à plat» fiscale annoncée par Jean-Marc Ayrault a-t-elle des précédents ?
L
L’idéal de simplicité n’est donc pas d’aujourd’hui ?
Sous la Révolution, au XIXème ou encore entre les deux guerres, il est courant de faire le lien entre complexité et poids de l’impôt. On parle souvent d’une spécificité française, mais la réalité est que la plupart des pays développés ont des systèmes fiscaux compliqués, à des degrés certes divers. En France, il n’y a jamais eu d'«âge d’or fiscal». Lors de la création de l’impôt sur le revenu, au début de XXème siècle, on a pu penser qu’il serait cet impôt simple et transparent, mais c’était une erreur d’appréciation. Devant mieux prendre en compte les situations personnelles et la diversité des formes de richesse, l’impôt sur le revenu devait forcément être plus complexe.
Le «ras-le-bol fiscal» actuel rappelle-t-il d’autres périodes historiques ?
La défiance généralisée, les mobilisations sectorielles, les instrumentalisations politiques de l’antifiscalisme : tout cela fait penser au début des années 1930 et à la Grande Dépression, même si les