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portrait

Jeremy Rifkin. TRI porteur

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Le prophète showman de la «Troisième révolution industrielle» a conçu un «Master plan» pour la région Nord-Pas-de-Calais.
Jeremy Rifkin (Photo Aimée Thirion.)
publié le 20 novembre 2013 à 18h06

Il murmure à l'oreille des puissants, chefs d'Etat ou PDG. Multiplie discours et interviews fleuves. Le prospectiviste américain Jeremy Rifkin inonde le monde de sa parole. Ce 25 octobre au matin, à Lille, le showman a revêtu son habit de scène : costume, cravate et pochette en soie, souliers cirés. Bientôt, il présentera son «Master Plan» pour le Nord-Pas-de-Calais, feuille de route fondée sur son concept de Troisième révolution industrielle (TRI pour les intimes), et martèlera une énième fois sa pensée. Soit, en substance : «Réveillons-nous ! Le changement climatique et la sixième extinction des espèces menacent l'humanité. On peut s'en sortir si on choisit illico une société postcarbone fondée sur la fusion entre Internet et les énergies renouvelables, où des millions de personnes produiront leur énergie et la partageront.»

Le regard est vif et bienveillant malgré la fatigue. Rifkin qui, à 68 ans, trime 70 heures par semaine, débarque d'un périple en Chine (où sa TRI a, dit-il, conquis le Premier ministre, Li Keqiang) et au Kazakhstan. On le prévient : son message, Libération l'a déjà relayé. Cette fois, le propos, c'est le messager. Oui, vous, M. Rifkin. La moustache ne bouge pas d'un poil. «OK. Juste un dernier point sur la Troisième révolution…» S'il y a une chose que Rifkin déteste, c'est s'épancher sur sa personne. Quand on revient à la charge, la bacchante frémit : «Mais ça n'a aucun intérêt ! Jamais je n'aurais l'idée d'écrire mon auto