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Libération

La Grèce encore loin du bout du tunnel

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Jusqu’en 2007, le pays avait étonné… en falsifiant ses comptes. Avant de sombrer.
publié le 20 novembre 2013 à 21h06

Avec des taux de croissance doubles de ceux de la France entre 1999 et 2007, la Grèce bluffe alors tout le monde par la vitesse de son rattrapage économique. S’étant qualifié pour entrer dans l’euro, le pays a profité de taux d’intérêt très bas, qui incitent les banques à prêter à tout va. Et l’Etat et les citoyens à vivre à crédit…

Quelles étaient les difficultés ?

A l’automne 2009, Athènes allume la mèche de la crise des dettes dans la zone euro, en avouant que son déficit budgétaire, prévu à 6% du PIB, sera au moins du double. Les Européens ouvrent enfin les yeux sur la falsification des comptes grecs - qu’ils connaissaient pourtant depuis 2004. Les marchés s’affolent : vente massive d’obligations grecques et envolée des taux d’intérêt. Endetté à hauteur de 130% de son Produit intérieur brut, Athènes ne peut plus dès lors se financer sur les marchés financiers. Si la Grèce fait défaut et sort de la zone euro, c’est la survie même de la monnaie unique qui est en jeu.

Quelles mesures ont-elles été adoptées ?

A contrecœur, l’Europe et le FMI sortent leurs chéquiers, tandis que les banques privées consentent une perte de 70% sur leurs créances. En contrepartie d’un plan de 350 milliards d’euros, la Grèce s’engage, de son côté, à sabrer dans son déficit et à ramener sa dette sous les 120% du PIB en 2020. Deux mémorandums détaillent les innombrables mesures d’austérité et réformes structurelles requises : b