Le 24 octobre, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé avoir infligé «la plus grosse sanction pécuniaire depuis sa création» à l'encontre de Joseph Raad pour «manquement d'initié». Ce trader est accusé d'avoir acheté des actions Geodis avant le rachat de cette société par la SNCF, en 2008, en profitant d'informations confidentielles. Il se voit condamner à payer 14 millions d'euros. Le record était jusque-là tenu par le groupe LVMH, condamné en juillet pour «défaut d'information» à payer 8 millions d'euros.
Dans le même temps, aux Etats-Unis, le fonds spéculatif Sac Capital, accusé de délit d'initié, a accepté le 4 novembre de verser 1,8 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros) et JPMorgan Chase vient de battre le record mondial avec une amende de 13 milliards de dollars qui met fin aux poursuites pour avoir trompé les investisseurs en vendant des produits subprimes (lire ci-contre). D'un côté de l'Atlantique, on parle en millions, de l'autre, en milliards. Une différence d'échelle qui ressemble à un permis de frauder pour les groupes financiers français.
Officiellement, les professionnels hexagonaux sont soumis à une régulation tatillonne et observés de très près par les régulateurs : l’AMF pour tous les investisseurs, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour les banques et les assurances. Mais, dans les faits, ne pas respecter la loi en France ne coûte pas grand-chose. Et les exemples abondent d’une différ