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Rigueur : même à l’UE, on n’y croît plus

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Une étude menée par un économiste de la Commission révèle le poids des effets néfastes de l’austérité en Europe.
publié le 20 novembre 2013 à 21h36

C'est une étude économique qui n'engage que son auteur. Mais difficile de balayer cette dernière d'un revers de main, lorsque celui-ci n'est autre que le modélisateur en chef de la Commission européenne. Son nom ? Jan In't Veld. Dans un document d'octobre à en-tête de la Commission européenne, et révélé hier par l'Humanité (1), cet économiste reconnu a mesuré les effets sur les pays concernés des politiques d'austérité mises en place dans la zone euro de 2011 à 2013. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ses travaux sont loin de plaider en faveur d'une réussite de ces politiques, martelées depuis le début de la crise par la Commission.

Même l'Allemagne… Selon les travaux de Jan In't Veld, l'austérité budgétaire aurait ainsi fait perdre à la France, en cumulé entre 2011 et 2013, 4,8% de croissance, soit une moyenne de 1,6% par an. Le triste record de perte de richesse revient à la Grèce : sur cette même période, les politiques d'austérité infligées à Athènes se seraient soldées par une perte de croissance (toujours sur une période de trois ans) de 8,05%. Dans le camp des pays du Sud, l'Italie, l'Espagne et le Portugal ne sont pas en reste, puisque ces trois pays auraient perdu respectivement l'équivalent de 4,9%, 5,4% et 6,9% de PIB. Même la vertueuse Allemagne, toujours citée en exemple, y aurait laissé des plumes (2,61%).

Ces politiques d'austérité n'ont pas manqué de dégrader également un marché de l'emploi déjà mal en point.