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Analyse

Une autre austérité était possible

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Même s’il fallait purger les comptes publics, les politiques suivies auraient pu être moins violentes.
publié le 20 novembre 2013 à 21h36

Les plans d’austérité imposés à la Grèce, au Portugal, à l’Irlande, à Chypre et, dans une moindre mesure à l’Espagne, étaient-ils évitables ? Une politique alternative était-elle possible ? On ne doit pas oublier que ces Etats avaient et ont toujours de réels problèmes : déficit et dette publics abyssaux, compétitivité en berne, bulle immobilière, système bancaire en faillite, etc. Or, il est rare que les contempteurs de l’austérité, dont les ravages sociaux ne sont contestés par personne, proposent une politique alternative crédible.

Cocktail. Passons sur ceux qui rendent responsables l'euro de tous les maux de ces pays. En l'occurrence, le fait est qu'ils sont dans la monnaie unique. La seule question qui vaille est de savoir si un retour aux monnaies nationales leur aurait permis d'éviter l'austérité. Aucun économiste sérieux ne le prétend : fuite des capitaux entraînant une faillite du secteur financier, défaut de l'Etat - la conversion d'une dette souscrite dans une monnaie en une autre monnaie est un défaut -, faillite des entreprises endettées en euros, dépréciation brutale de la nouvelle monnaie, impossibilité d'avoir accès aux marchés, obligation d'équilibrer immédiatement son budget et sa balance commerciale. Bref, un cocktail explosif. Le précédent argentin de 2000 a montré l'extrême brutalité d'une telle faillite… Enfin, une sortie de l'euro aurait eu des effets de contagion conduisant à l'explosion de la zone. On imagine le c