La mobilisation, hier, des agriculteurs d’Ile-de-France, endeuillée par la mort d’un pompier, a conduit le gouvernement à ouvrir des négociations, mais pas à réajuster les aides européennes au profit des céréaliers.
Quelles sont les raisons de la grogne ?
Plusieurs motifs s'agrègent dans un climat général explosif. La fronde des bonnets rouges contre l'écotaxe, attisée par la FNSEA, a ouvert les vannes de revendications tous azimuts. La crise du modèle agricole productiviste breton fédère toutes sortes de rancœurs. Le budget 2014, adopté par l'Assemblée nationale et qui est examiné au Sénat, fournit une nouvelle occasion de se faire entendre. A quelques semaines du relèvement de la TVA, les lobbys marquent des points. Les centres équestres, dont la TVA passe de 7% à 20 % sur une injonction de Bruxelles, ont décroché un fonds d'aide auprès de Jean-Marc Ayrault. Mais les députés viennent de voter la hausse au taux de 20% des engrais jusque-là taxés à 7%. Un geste consenti par Matignon en septembre au titre du verdissement et au sortir de la deuxième conférence environnementale. Aussitôt, l'Union des industries de la fertilisation (Unifa) est montée au front. «Chaque fois qu'on nous présente un nouveau projet, il y a une taxe en plus», a insisté Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, en citant l'imposition de «50 centimes d'euro par mètre linéaire de cours d'eau» pour financer la future agence de la biodiversité.
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