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DECRYPTAGE

Trop d'impôt tue-t-il vraiment l'impôt ?

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Populaire parmi les partisans d'une baisse des impôts, la «courbe de Laffer» n'a pourtant rien d'une loi de l'économie.
Une femme remplit sa feuille d'impôts, en septembre 2012 (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 21 novembre 2013 à 16h04
(mis à jour le 21 novembre 2013 à 17h40)

«L'impôt peut entraver l'industrie du peuple» : depuis 1776 et cette citation d'Adam Smith, les économistes libéraux ne cessent de reformuler le principe selon lequel «trop d'impôt tue l'impôt» - autrement dit : des prélèvements trop élevés finissent par tarir la source des richesses. Ces temps-ci, c'est sous une apparence plus scientifique que l'idée est avancée : celle de la courbe de Laffer.

Des articles de presse, des déclarations politiques et des analyses économiques mentionnent ce modèle esquissé dans les années 1970, qui fait aussi l'objet d'un nombre croissant de recherches sur internet. Certains utilisateurs des réseaux sociaux se réfèrent également à la fameuse courbe pour condamner la politique fiscale du gouvernement :

Il faudra expliquer un jour à <a href="https://twitter.com/search?q=%23Cazeneuve&amp;src=hash">#Cazeneuve</a> la courbe de Laffer, histoire qu'il comprenne que trop d'impôt tue l'impôt. Surtout sans croissance

La courbe de Laffer explique clairement pourquoi le programme de <a href="https://twitter.com/fhollande">@fhollande</a> est irréalisable, et depuis 40 ans : <a href="http://t.co/paOG28gO">http://t.co/paOG28gO</a> <a href="https://twitter.com/search?q=%23UMP&amp;src=hash">#UMP</a>

<span>— PaulDG (@PaulDGS) </span><a href="https://twitter.com/PaulDGS/statuses/195592996354408449">26 Avril 2012 </a>

La colère monte mais les socialistes ne comprennent toujours pas le principe de la courbe de Laffer <a href="https://twitter.com/search?q=%23Capital&amp;src=hash">#Capital</a>

La courbe en question représente la relation entre le taux d’imposition et les recettes fiscales. Sa trajectoire, simple, est celle d’une arche :

Selon ce graphique, dans un premier temps, la hausse du taux d’imposition fait progresser les recettes. Toutefois, au-delà d’un certain point, elle a l’effet inverse : toute augmentation des prélèvements entraîne une baisse des recettes. En effet, les contribuables découragés choisiraient alors de moins travailler, ou de se soustraire à l’impôt – par l’optimisation ou l’évasion fiscales, le travail «au n