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Interview

«Le gouvernement doit définir un cap»

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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, participe samedi à la mobilisation en Bretagne avec les autres syndicats, hormis FO.
Laurent Berger le 20 novembre à Paris. (Photo Manuel Braun pour Libération)
publié le 22 novembre 2013 à 19h46

Face à la multiplication des mouvements antifiscaux et aux tergiversations du gouvernement, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, appelle François Hollande à «faire acte de vision, de hauteur, d'autorité».

Les organisations syndicales sont-elles débordées par des mouvements comme celui des Bonnets rouges ?

En Bretagne, nous n'avons pas été débordés : la CFDT a refusé de s'associer au mouvement. On connaît cependant les problèmes de cette région : depuis dix ans, nous disons que faire de l'agroalimentaire bas de gamme avec des aides européennes nous mène dans le mur. [Samedi], nous manifestons pour défendre un autre modèle, basé sur la qualité - le «mieux» plutôt que le «plus» - et pour des solutions pour les salariés qui perdent leur emploi.

Etes-vous étonné de voir des salariés manifester au côté des patrons ?

Deux phénomènes se rencontrent : des salariés qui ont perdu leur boulot, et qu’il faut entendre et aider ; et un consentement à l’impôt qui recule à cause d’une politique fiscale illisible. Les citoyens ne comprennent plus l’impôt, et ça, c’est en partie la faute du gouvernement. Mais ces faits sont instrumentalisés par certains patrons et agriculteurs productivistes, selon qui c’est l’écotaxe - pas encore en vigueur - qui pénalise la Bretagne. D’ailleurs, je ne trouve pas cohérente l’attitude de Force ouvrière, qui emmène des salariés manifester aux côtés de ceux qui les ont mis dans le mur. Contester un impôt écologique tout en demandant des subventions financées par la fiscalité, qu’est-ce que ça veut dire ?

Le gouvernement a-t-il une responsabilité dans cette situation ?

Il doit définir un cap et faire preuve d’autorité. Dans notre pays, on vote l’écotaxe, puis on paraît