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Libération
Reportage

Sans le sou dans Berlin

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Pour avoir droit à une veste, un peu de chou, voire des cours de saxo, plusieurs millions d’Allemands, victimes de la nouvelle pauvreté qui sévit dans le pays, survivent grâce aux associations.
publié le 22 novembre 2013 à 18h06

Une pluie fine tombe sur la Celsiusstrasse. Deux petits vieux, silhouettes courbées sur un chariot à provisions, se hâtent vers le baraquement gris qui sert de centre d’accueil de l’Eglise protestante dans ce quartier défavorisé de l’extrême sud de Berlin. Il y a vingt ans, le Mur passait presque au pied des tours de dix-sept étages qui alternent, le long de la rue, avec des bâtiments rectangulaires aux dimensions plus humaines. Ce jour-là, et comme chaque mardi, l’association caritative Berliner Tafel procède à 15 heures à une distribution de produits frais réservés aux plus nécessiteux.

En Allemagne, des millions de gens ne survivent que grâce à l'action des associations. Nourriture, vêtements, assistance scolaire, gestion de la consommation d'énergie, récupération et redistribution d'appareils électroménagers… Ces associations assistent retraités et familles dans la gestion de leur quotidien. «Le lundi et le mardi sont les jours de collecte, explique Norbert Scheunchen, qui préside la distribution de produits frais de la Celsiusstrasse. Avec les camions de l'association, nous faisons le tour des supermarchés partenaires pour réceptionner les produits bientôt périmés et considérés comme inaptes à la vente. Ensuite, nous préparons les lots qui seront distribués aux foyers du quartier bénéficiant des minima sociaux, à raison d'un lot par membre de la famille. Un seul permet de nourrir une personne pendant plusieurs jours. Nous le facturons 1 euro. En supermarché,