Menu
Libération

Les Helvètes confèrent toujours aux riches

Article réservé aux abonnés
Revenus . Les Suisses ont rejeté hier la régulation de l’écart de un à douze entre hauts et bas salaires.
publié le 24 novembre 2013 à 19h56

Les patrons aux hauts salaires peuvent respirer : les Suisses ont finalement refuser de limiter les hauts salaires. Le projet avait suffisamment inquiété la presse anglo-saxonne libérale pour qu’elle multiplie ces derniers jours les avertissements courroucés sur une Suisse qui serait devenue allergique aux riches. Il avait surtout alarmé le patronat helvétique, qui a lancé quelques millions de francs suisses dans les dernières semaines de campagne pour écarter la menace. Au final, la frayeur d’une régulation drastique des rémunérations est retombée : les Suisses ont refusé hier, par vote populaire, à une majorité de 65% de «non», de limiter les hauts salaires.

Le texte «1:12» proposé par les Jeunes socialistes exigeait que l’écart dans une même entreprise ne soit pas supérieur à un facteur douze. Il serait devenu illégal que le salarié le mieux payé empoche en un mois davantage que le plus mal payé en une année. Ce texte avait en ligne de mire les salaires exorbitants des patrons des multinationales. Premiers visés, ceux que la population adore détester, comme les dirigeants des grands groupes bancaires UBS et Crédit suisse, où l’écart va de 1 à 1812. Mais pas seulement. Chez Nestlé, ce dernier s’est porté de 1 à 73 en 2011, et de 1 à 266 chez Novartis.

Il y a huit mois, les Suisses avaient accepté à 67% un texte supprimant les parachutes dorés des grands patrons. Ce (rare) succès d’une initiative à la fois populaire et de gauche faisait espérer que le projet «1:12» connaisse